Rock & Folk décembre 2024
- Magazine
- Rock & Folk
- Numéro
- 688
- Date de sortie
- 28/11/2024
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Sommaire du numéro
50 nuances de noir
Seize ans après. Quarante-cinq ans plus tard… Robert Smith.
Soyons francs, des Robert, il n’en traîne plus trop dans les rues.
Même pas dans les troquets.
C’est un peu un prénom de tonton. De tonton d’avant.
Un peu blagueur, un peu poivrot. Ça sonne anisette, turf et 421.
OEufs durs sur le comptoir et distributeur de cacahuètes.
C’est un nom de dictionnaire aussi.
Et de poitrine féminine, également. En langage vert.
Mais là, on parle de paire.
C’est Robertus en latin.
Des acteurs fameux le portent ou l’ont porté. De Niro, Mitchum, Vaughn, Redford, Downey Jr. D’autres. En France on pense Hossein, Castel, Dalban, Lamoureux… Hue et Badinter en politique. Des musiciens aussi, de rock parfois. Plant, Wyatt, Fripp, Gordon, Trujillo, Piazza, bien sûr. Et puis tous les Bob, Bobby, Bobbie, Rob et Robbie…. Pas trop un prénom de rock star quand même. Robert Zimmerman ? Ça sonne moins bien convenons-en.
Et puis Robert Smith. Associant le prénom au blase le plus répandu d’Angleterre et des pays anglophones. Tellement que Morrissey et Johnny Marr, par dérision, le choisirent pour sa banalité. Au jeu des sept erreurs en comparant, disons, celui de 1985 au Robert d’aujourd’hui, pas grand-chose n’a bougé. Les yeux sont toujours maquillés, les lèvres mal peintes, la chemise est toujours noire — désormais en triple XL — et les cheveux hérissés… mais à présent clairsemés et moins noirs. Gris… De loin, c’est un peu le Joker. Un peu Didier Bourdon. Mais qui l’approche ? Car aujourd’hui comme en 1978, quasi, Robert Smith est la plus implausible des rock stars.
Que reste-t-il du Smith de la pochette électroménagère ? Que reste-t-il de celui de “Pornography” ? Qu’a‑t-il encore de commun avec celui de “The Lovecats” ?